Le témoin, ayant mis en place un système automatisé d'enregistrement d'images de la voûte céleste depuis la terrasse de son domicile à Lias (32) dans la nuit du 19 au 20 août 2023, il constate après dépouillement des enregistrements la présence de deux PANs ayant la même apparence et le même type de trajectoire sinueuse et erratique.
La consistance* de ce cas est considérée comme élevée, malgré l'absence d'observation directe. Les images enregistrées par l'instrument, présentant les PAN, ont pu être exploitées de manière exhaustive pour l'enquête, avec un recalage temporel précis réalisé grâce à l'analyse des métadonnées associées aux fichiers (voir le compte rendu d'enquête).
*Selon les critères du GEIPAN, la consistance est la quantité d'informations considérées comme fiables et objectivées, recueillies pour un témoignage.
Plusieurs hypothèses ont été examinées dans le cadre de l'enquête. La synthèse est la suivante:
- Les trajectoires des PANs peuvent faire penser à des chiroptères. Cependant les données relatives à l'altitude et à la vitesse, une fois calculées et corrélées ne cadrent pas du tout avec cette hypothèse, les vitesses étant trop faibles et les altitudes trop élevées.
- De même, l'hypothèse d'oiseaux, en particulier de deux oiseaux nocturnes (hiboux grand-duc), l'un, jeune, étant en apprentissage auprès d'un adulte, n'est pas cohérente avec les données calculées d'altitudes, trop importantes au regard de la vitesse de vol. La période d'observation étant par ailleurs trop tardive.
- L'hypothèse de deux insectes se trouvant proches de l'objectif a également été étudiée mais n'a pas été retenue car elle implique qu'ils devaient se trouver à plus de 3,50 m de l'objectif de la caméra, et donc voler selon une vitesse bien trop faible pour parcourir le trajet en près de 30minutes.
- L'hypothèse de deux ballons lumineux équipés de lumières LED cadre en revanche bien avec la plupart des données issues de l'analyse, avec en particulier un déplacement lent sinusoïdal cohérent avec la faible vitesse des vents en altitude avec la présence avérée d'un phénomène de cisaillement. Ces éléments ayants été confirmés par l'expert Météo France auprès du GEIPAN.
Plus en détail :
•couleur blanchâtre, tout à fait commune pour ce type de ballon,
•déplacement général dans le sens global du vent, orienté sud-est,
•déplacement erratique causé par la présence d'un phénomène de cisaillement de vent entre les altitudes de 750 et 875 m,
•vitesses calculées compatibles à celles du vent estimés à ces altitude par les données Météo France,
•observation un week-end, propice à l'utilisation de tels ballons festifs lumineux.
L'exploitation des images n'a cependant pas permis d'estimer la forme réelle des PAN, compte tenu de la déformée occasionnée par le temps de pose de chaque photographie.
Le GEIPAN considère que cette hypothèse permet de réduire l'étrangeté de cette observation, mais rappelle que l'absence de témoin visuel direct aurait normalement dû conduire à rejeter le cas, conformément aux critères d'éligibilité des cas enquêtés au GEIPAN. Cette étude a été menée à cause de son caractère curieux pour nous et pour le témoin ainsi que pour l'intérêt de la méthodologie déployée pour l'enquête. 

Le GEIPAN classe ce cas en « B », observation probable de deux ballons LEDs portés par le vent en altitude.