MAUVEZIN (32) 15.07.1993

Résumé
Observations à trois reprises du déplacement de phénomènes lumineux de couleurs dans le ciel nocturne : observations probables d'avions de ligne.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé MAUVEZIN (32) 1993 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 15 juillet 1993 vers 23 heures, puis le 16 vers 1 heure et 2 heures du matin, trois jeunes campeurs, employés saisonniers à Mauvezin (32) observent à 3 reprises des phénomènes lumineux de couleur, se déplaçant dans le ciel. Les témoins perçoivent un bruit sourd lors de certaines observations. L'un des témoins a tenté de prendre des photos qui se sont révélées inexploitables.
L'’hypothèse d’une confusion aéronautique est la plus plausible pour cette série d’observations, qui comporte des caractéristiques identiques à celles d’avions en approche ou venant de décoller de l’aéroport de Toulouse Blagnac.
Nous retiendrons en particulier :
- la présence de feux blancs/jaunes puissants, assimilables aux feux d’atterrissage, allumés dans les conditions d’approche ou de décollage.
- la présence d’un feu rouge décrit comme central, assimilable à l’un des feux anti-collision route, situé sous la carlingue ; bien que le clignotement ne soit pas mentionné dans les témoignages.
- la forme décrite par les témoins peut être tout à fait assimilable à celle délimitée par les feux d’atterrissage d’un avion, soit en triangle équilatéral lorsque le PAN est observé d’en-dessous, soit sous une autre forme géométrique selon l’angle d’observation.
- le déplacement des PAN, identique au couloir aérien R17 au cap 304° et reliant Toulouse-Blagnac au point AGN114.8 Ch95X. Même si cette route n’était pas la même en 1993 qu’aujourd’hui, la relative proximité de l’aéroport de Toulouse-Blagnac n’empêche pas le survol de la zone où se trouvaient les témoins ou de la présence à proximité, d’avions de ligne en approche ou peu après le décollage.
- la mention de l’existence d’un bruit provenant du PAN dans deux des trois phases, bruit dont l’intensité et la nature peuvent varier considérablement en fonction de l’environnement (météo et en particulier le vent, relief…) et de la distance de ce PAN au témoin.
Le fait que les témoins soient des étudiants travailleurs saisonniers domiciliés loin du lieu d'observation et non familiers d’une proximité avec un couloir aérien, en tout cas de celui-ci, peut expliquer la méprise avec des avions et l’absence d’autres témoignages.
La consistance est moyenne. Bien que tous les témoins aient été entendus en Gendarmerie et que le procès-verbal établi en conséquence soit assez complet, il manque des données importantes telles que des relevés d’azimuts, d’angles d’élévation des PAN.
Une enquête sur place aurait permis de préciser de nombreux points et éventuellement de conforter l’hypothèse, si les vols suspectés d’être à l’origine de la confusion avaient été retrouvés à l’époque.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en B : observations probables d'avions de ligne.