BEAUVEZER (04) 25.09.1983

Résumé
Observations par 4 témoins du déplacement d'un objet avec des lumières de couleurs clignotantes : observation probable d’un avion civil ou militaire.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé COLMARS (04) 1983 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 28 septembre 1983 vers 21h30 quatre témoins sur un balcon aperçoivent au-dessus de la montagne de "la Femme Couchée" des lumières de couleur blanche et rouge intenses "comme des flashs". Les témoins remarquent que le PAN semble d'abord immobile puis en déplacement avec des "zigzags". Le PAN traverse rapidement une vallée encaissée pour disparaître en direction du sommet du "Chalufy". La brièveté de l'observation ne permet pas aux témoins de pouvoir décrire précisément la forme de l'objet.
Deux hypothèses sont explorées pour expliquer l’observation des témoins (voir le compte rendu d'enquête).
La première concerne une confusion avec une rentrée atmosphérique d’un objet artificiel (satellite, débris…).
Bien que certains paramètres des témoignages (brièveté de l’observation, lumières blanches et rouges clignotantes…) puissent faire penser à un tel phénomène, le fait qu’aucun autre témoignage n’existe dans une zone urbanisée susceptible d’avoir été traversée par ce phénomène rend cette hypothèse peu crédible. Par ailleurs, dans les catalogues qui recensent toutes ces rentrées atmosphériques depuis 1958, aucune n’est identifiée pour le mois de septembre 1983. L’absence de traînée lumineuse est également un paramètre allant à l’encontre de l’hypothèse.
La seconde hypothèse est relative à une simple confusion avec un avion civil ou militaire, observé à relativement basse altitude.
Cette hypothèse répond mieux aux données testimoniales (lumières blanches et rouges clignotantes en particulier, perception d’un bruit…), mais également aux données calculées mettant en jeu des estimations de hauteurs, de vitesses et de durée d’observation.
Il n’est pas forcément nécessaire de considérer que les témoins auraient un peu sous-estimé la durée de l’observation. En effet, une combinaison adéquate des deux facteurs hauteur/vitesse permet de rendre compte correctement de l’observation, qui reste à la fois cohérente avec la durée de l’observation telle que donnée par les témoins, et la distance angulaire parcourue par cet avion, dans le cadre géographique au champ visuel limité d’une vallée encaissée. Il convient ainsi de faire le constat que cet avion aurait à la fois probablement volé plus rapidement et plus bas qu’habituellement dans la zone. Constat d’autant plus valable que c’est probablement cela qui a constitué l’étrangeté pour les témoins ne reconnaissant pas un avion.
Bien que nous ayons pu démontrer que des avions civils, de nos jours, effectuent des vols réguliers, empruntent des couloirs aériens et passent par un point SID particulier, tous situés à proximité immédiate des témoins et dans la direction observée, nous n’avons pas pu déterminer si ces données étaient déjà valides en 1983, mais néanmoins le plus probable est que cela était déjà le cas.
Il en est de même pour les cartes de restrictions de vol, en particulier d’altitudes et de hauteurs (zones réglementées), qui aujourd’hui indiquent que la zone est utilisée par des avions militaires, le plus probable est que c’était déjà le cas à l’époque.
Il n’est pas possible de privilégier une option entre avion militaire ou civil. Dans les deux cas, il est nécessaire d’introduire une particularité tout autant plausible : pour l’avion militaire qui vole en général bas, c’est le fait qu’il y ait eu exercice ce jour- là avec cette direction de vol particulière, pour l’avion civil qui passe usuellement par-là, c’est le fait que l’altitude ait été plus basse.
La consistance est correcte, avec une enquête des gendarmes assez fouillée. À noter néanmoins que des mesures angulaires faites sur place auraient permis de mieux évaluer les hypothèses.
Le GEIPAN classe le cas en «B» : observation probable d’un avion civil ou militaire.