CAUDAN (56) 21.12.1981

Résumé
Observation d'un phénomène lumineux jaune-orangé scintillant dans le ciel nocturne en direction du SE : observation de Sirius.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification. Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé LANN-BIHOUE (56) 1981 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 21 décembre 1981 aux alentours de 22h 10 une famille observe, durant 10 minutes, dans le ciel en direction du SE, un objet lumineux de forme ronde et de couleur orangé. Le témoin rapporte que l'objet évolue à très grande vitesse avec des déplacements rectilignes et des changements brutaux de cap à angles vifs. Ce point est entouré d'éclats lumineux de même couleur qui apparaissent et disparaissent alternativement durant une dizaine de minutes. Ce phénomène a ensuite disparu vers le Sud et une seconde lueur à l'Est mais à plus basse altitude a pu être vue durant quelques secondes avant de disparaître complètement. Un seul témoignage est recueilli.
Concernant le phénomène principal (observé sur 10 minutes), les témoins ont probablement observé l’étoile Sirius, se trouvant être à l’heure de l’observation bas sur l’horizon Sud-Est, et dans la direction de l’observation (voir le compte rendu d'enquête).
Des conditions d’observation favorables avec un ciel dégagé, mais avec quelques passages de nuages bas, ont pu causer cette confusion, l’astre scintillant fortement et pouvant être éventuellement masqué au bout d’une dizaine de minutes par le passage d’un banc de nuages bas.
La description par le témoin de la présence d’éclats lumineux est conforme à l’hypothèse, car à cette élévation l’astre scintille de façon aléatoire, ses rayons lumineux traversant une couche atmosphérique plus épaisse davantage sujette aux turbulences atmosphériques. La description de «mouvements tant en site qu’en gisement, à une très grande vitesse » est également conforme à l’hypothèse et la conforte. En effet, le fait que témoin éprouve le besoin de mentionner que « ces évolutions avaient une tendance à se déplacer vers le sud » traduit bien que le mouvement angulaire global du PAN sur 10 minutes (temps d’observation) reste faible. On peut conclure qu’il s’agit là du phénomène naturel physiologique de micro-mobilité oculaire («micro-nystagmus»), mal connu du grand public, qui se produit lorsque l’on fixe des objets, particulièrement de nuit. Il se traduit par l’impression fausse que des objets ponctuels lumineux sont affectés de petits mouvements aberrants, tels que des zigzags.
Deux éléments nous empêchent de confirmer fermement cette hypothèse.
- le témoin n’indique pas l’élévation du PAN dans le ciel, bien que l’on puisse déduire de sa comparaison avec un avion se posant qu’il s’agit d’une élévation faible, compatible avec celle de Sirius.
- la présence de quelques nuages. Un nuage peut avoir fait obstacle à Sirius, tandis qu’en absence certaine de nuages au moins dans la direction, le fait que le témoin ne remarque pas Sirius au voisinage du PAN constituerait une preuve (de plus ici) que le PAN et Sirius sont confondus.
Néanmoins, au vu de tous les autres éléments concordants, l’hypothèse de Sirius est d’une probabilité bien supérieure à 50% et doit être retenue.
Le second phénomène est beaucoup plus fugace et, contrairement au premier, nous ne disposons que de très peu d’éléments permettant d’établir et d’éprouver une quelconque hypothèse.
La consistance du témoignage est moyenne, avec un unique témoignage alors que plusieurs témoins étaient présents, et des données parcellaires et imprécises pour la première observation, et très insuffisantes pour la seconde.
En conséquence le GEIPAN classe le premier phénomène en B : Observation de Sirius.
Le témoignage sur l’autre phénomène est inexploitable.