AUTHON-DU-PERCHE (28) 10.03.1980

Résumé
Observations nocturnes depuis plusieurs lieux des évolutions de phénomènes lumineux de couleur ; manque d'information pour les deux dernières phases. La 1ère phase est l'observation très probable de Vénus.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé NOGENT-LE-ROTROU (28) 1980 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte rendu d'enquête).
Le 10 mars 1980 vers 21h30, les gendarmes d'une brigade entendent par radio sur la fréquence d'une autre brigade qu'un automobiliste circulant sur la D13 entre Les Etilleux (28) et Nogent-le-Rotrou (28) a aperçu un PAN. Plusieurs gendarmes scrutent le ciel dans la direction indiquée mais ne font aucune observation.
A 22h10 un gendarme (T1) fermant les persiennes de sa chambre à la caserne d'Authon-du-Perche (28) aperçoit avec son épouse une boule lumineuse dans le ciel clair en direction de Les Etilleux (28). Le gendarme fait appel à son chef (T2) et aux autres gendarmes : tous observent les évolutions du PAN en forme de boule ou disque (changement de couleur de l'orange vif au rouge et déplacement par bonds successifs et arrêts) jusqu'à sa disparition (heure exacte non indiquée sur PV).
A 22h40 quatre gendarmes (T3, T1, T4, T5) partent en voiture en direction de Les Etilleux (28) sur la D9 puis vers Coudray-au-Perche (28) avant de revenir à Authon-du-Perche (28). Durant leur déplacement les gendarmes remarquent une masse lumineuse de couleur rouge foncée (PV).
Puis lors de l'arrêt au lieu-dit "Moulin Neuf" (commune de Coudray-au-Perche) les gendarmes observent de nouveau un phénomène décrit comme un objet ovale lumineux immobile et silencieux à basse altitude. Le PV indique que cet objet était composé de deux parties, un premier tiers inférieur avec des lumières éblouissantes et le second tiers supérieur avec des lumières à prédominance rouge-orangée et des points rouges parsemés sur une même ligne horizontale. Autour de l'objet une lueur formait une "auréole". Aucun autre témoignage ne sera recueilli dans les localités traversées.
Nous disposons d’un procès-verbal d'enquête préliminaire de gendarmerie (sans PV d'audition de chacun des 5 témoins) et d’un rapport d’enquête privée provenant du Groupe de Recherches Cosmographiques (GRC) du Mans édité le 10 décembre 1980. Ce rapport (en document joint) nous donne entre autres la transcription de l’enregistrement de chaque témoignage ainsi que des dessins sur les PAN observés. Le GEIPAN ne maîtrisant pas les conditions de l’enquête privée pour la collecte des témoignages, ce rapport privé est cité à titre d’information et pour illustrer les différences entre les récoltes des témoignages selon les conditions. Il se trouve que les conclusions du GEIPAN peuvent être établies sur les seules bases du PV sans que les éléments du rapport privé amènent des éléments décisifs de confirmation ou d’infirmation.
Faute d’informations, nous ne prendrons pas en compte l’observation initiale d’un automobiliste circulant sur le CD13 entre Les Etilleux (28) et Nogent-le-Rotrou (28), ayant eu lieu vers 21h30 et rapportée par radio aux gendarmes, sans plus de précisions.
Ce cas d’observation est complexe et difficile à exploiter :
- complexe car il concerne l’observation par cinq gendarmes de plusieurs phénomènes très probablement bien distincts, qu’ils n’ont pas su ou pu reconnaître.
- difficile à exploiter car la consistance est médiocre :
1/ Concernant le procès-verbal qui doit constituer la pièce maîtresse et déterminante des témoignages en absence d’autres collectes de témoignages menées directement par le GEIPAN. On note la faiblesse des informations, avec de plus une agrégation sans distinction d’origines propres à chacun des témoins ne permettant pas d’apprécier le degré de convergence et divergence.
2/ De surcroît le caractère confus ou contradictoire de certaines informations figurant dans le rapport d’enquête privée GRC, particulièrement en ce qui concerne les échanges avec l’enquêteur, ne serait pas de nature à modifier l’appréciation de la consistance.
On dégage trois phases d’observation successives, assez bien délimitées, concernant des phénomènes distincts :
- Une première phase, s’étant déroulée depuis la Gendarmerie, pour laquelle on montre qu’elle concernait l’observation de la planète Vénus, parfaitement visible ce soir-là puisque les témoins affirment voir des étoiles dans la direction d’observation. Vénus est en phase de coucher, bas sur l’horizon, et les conditions particulièrement défavorables permettent d’expliquer la méprise. En effet, outre les effets des turbulences atmosphériques, la confusion avec Vénus s’est accompagnée d’un effet autocinétique de groupe, pour l’observation à l’œil nu, et de divers défauts optiques liés au témoin T2 (astigmatisme), au matériel utilisé (aberrations optiques) et à son utilisation (mauvaise mise au point) pour l’observation aux jumelles. Pour cette phase, par rapport à ce qui précède, les seules informations disponibles dans le PV « une boule lumineuse dix fois plus grosse que les étoiles apparaissant dans le ciel exempt de masses nuageuses » attestent l’aspect général du PAN et la visibilité d’étoiles dans la direction d’observation sans pour autant que les témoins ne mentionnent la présence de Vénus pourtant bien distinguable, sont des éléments suffisants pour établir l’hypothèse de méprise avec Vénus. L’enquête privée réalisée dans des conditions non connues du GEIPAN n’amène rien qui pourrait consolider ou invalider cette hypothèse.

En conséquence le GEIPAN conclut pour cette première phase : A, observation très probable de VENUS. - Une seconde phase, s’étant déroulée sur une partie du trajet effectué par les témoins en voiture et concernant l’observation de trois points lumineux rouges orangés. Très peu de données concernant cette phase intermédiaire sont disponibles que ce soit dans le PV ou dans le rapport d’enquête privée. Il nous manque en particulier les données basiques comme les azimuts et hauteurs d’observation, les dimensions angulaires des PAN et de l’espace les séparant, etc…

En conséquence le GEIPAN conclut pour cette deuxième phase : C, manque de données fiables. - Une troisième phase, s’étant déroulée véhicule arrêté, sur le trajet retour vers la Gendarmerie. Elle concerne l’observation d’un PAN par quatre témoins, qui en donnent une description différente. Cette phase n’a pas pu être étudiée pour les raisons suivantes :
-- absence de données exploitables dans le procès-verbal, en particulier les données existantes, toujours dans le procès-verbal, sont présentées de façon à laisser penser que l’ensemble des témoins a observé et décrit le phénomène exactement de la même manière, alors qu’il s’agit d’une agrégation faite par un des gendarmes pour l’ensemble des témoins ce qui ne nous permet absolument pas de voir le degré de divergence ou convergence de l’ensemble des témoins alors que le GEIPAN s’attache à récupérer les témoignages individuels de chacun des témoins. Dans le cas présent cette agrégation n’est pas favorable à la consistance du témoignage. Le fait de surcroit que le CR privé (GRC) rapporte des éléments contradictoires entre témoins et confus va dans le même sens.

En conséquence le GEIPAN conclut pour cette troisième phase : C, manque de données fiables.