PRANLES (07) 21.07.1979

Résumé
Observations par deux groupes distincts de témoins d'un phénomène lumineux stationnaire de couleur jaune-orange projetant un faisceau bleu tournant régulièrement à 360° : phénomène étrange de consistance moyenne ou forte.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé LES OLLIERES (07) 1979 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 21 juillet 1979 un premier groupe de personnes (T1 et son épouse) observe de 22h45 à 23h28 la présence d'une phénomène lumineux de couleurs et stationnaire au sommet d'une ligne de crête en direction de la "Serre de Pieroulet". Le PAN est décrit comme un "phare" avec une puissante source lumineuse jaune-orange projetant un faisceau bleu tournant régulièrement sur 360° et balayant le sol. Durant l'observation de 45 minutes aucun bruit particulier n'est entendu. Le T1 s'apprête à prendre une photographie lorsque le PAN s'éteint brusquement. Le lendemain ces premiers témoins apprennent que leurs plus proches voisins (T2 et son épouse), en fermant les volets vers 23h, ont constaté la présence d'un PAN lumineux dans la même direction. T2 et son épouse ont observé le PAN une dizaine de minutes avant d'aller se coucher. La Gendarmerie est prévenue le lendemain par T1. Seuls T1 et T2 ont témoigné.
Le PAN a été particulièrement bien décrit par le témoin principal T1. Son rapport nous a ainsi permis de nous rendre compte que l’apparence et le comportement du PAN était très particulier et ne correspondait à aucun phénomène connu, qu’il soit d’origine naturelle ou artificielle (voir le compte-rendu d'enquête).
En effet, la seule hypothèse pourrait être un hélicoptère (car le PAN est bien stationnaire dans le ciel) utilisant un projecteur, mais dont, de manière inexplicable, le faisceau serait bleu, d’une couleur différente de celle de la source, et tournerait sans cesse sans aucun objectif de surveillance ou éclairage.
Le témoin T1 étant hélas décédé, il nous a été impossible de continuer plus en avant l’enquête, qui aurait pu se poursuivre avec par exemple un entretien cognitif ou une reconstitution sur place. Les trois autres témoins n’ont pas pu être retrouvés, mais il est aussi possible, presque 40 ans après les faits, qu’ils soient également décédés.
Le domaine d’expertise scientifique de T1 touche de très près tout ce qui concerne la lumière et la couleur, ainsi que l’impact qu’elles ont sur leur environnement. Il se trouve que son observation porte justement sur des phénomènes lumineux et colorés entrant exactement dans son domaine d’expertise. Cette coïncidence conforte la consistance déjà factuelle compte-tenu de la précision et complétude de la description :
- le témoin utilise des paramètres descriptifs qu’il maîtrise ;
- en termes de fiabilité, la large reconnaissance dont bénéficiait déjà le témoin T1 ne permet pas d’imaginer un désir particulier de rajouter de l’étrangeté à une observation pour se faire valoir. Au contraire l’attitude des scientifiques reconnus pousse en général à la plus grande distance par rapport au PAN. Dans ce contexte, le témoignage est représentatif d’une réelle étrangeté vécue et d’un enjeu de connaissance pour ce scientifique.
T1 n’a pas pris de photographie. Il est a priori possesseur d’appareil photographique, mais on comprend que le témoin prend son matériel au moment où le PAN disparaît.
Nous pouvons regretter la qualité médiocre du témoignage de T2, peu détaillé et l’absence des deux autres témoignages, les deux épouses.
Néanmoins, le témoignage de T2, outre qu’il place le PAN dans la même direction et au même moment, confirme celui de T1 sur les points qui font l’essentiel de l’étrangeté : lueur fixe jaune/orange, lumière bleue balayant le sol. T2 ne mentionne pas le faisceau et l’étrangeté vécue paraît faible (les témoins cessent d’observer et vont se coucher).
Dans la méthodologie actuelle du GEIPAN, le présent niveau d’étrangeté et de consistance imposent de pratiquer une « enquête terrain » avec le témoin pour une reconstitution et un entretien cognitif. Cette dernière est susceptible d’impacter positivement et négativement l’évaluation d’étrangeté comme de la consistance. Mais, elle n’est pas possible pour un cas en revisite si longtemps après. Aussi l’évaluation du présent cas est faite selon les critères actuels de prise en compte de l’étrangeté et de la consistance (Voir actualité GEIPAN La méthodologie de classification du GEIPAN) comme si l’enquête terrain avait été faite et avait été totalement neutre (aucun apport en plus ou moins), ce qui est quelque fois le cas.
Par contre, afin de marquer cet écart méthodologique, la classification se fait sur la base A, B, C, D et non sur l’actuelle A, B, C, D1/D2 qui correspond pour le classement inexpliqué à une validation plus forte du caractère inexpliqué.
Ici, le cas est la limite entre un cas inexpliqué et un cas inexploitable par manque de consistance dans l’état de dossier faute d’apport d'une enquête GEIPAN menée sur place.
En conséquence, le cas est classé D : Phénomène étrange de consistance moyenne ou forte.