BAZAS (33) 03.01.2025
Le 3 janvier 2025vers 03h du matin un témoin à Bazas (33) est réveillé par de fortes lumières blanches situées au sol en direction du sud. Ces lumières, parfois tournoyantes et plus puissantes que des phares de voitures, sont observées par le témoin pendant environ 1h15. Puis, vers 04h15, le témoin observe dans la même direction une sorte de «guirlande lumineuse » composée de lumières de diverses couleurs, fixes ou clignotantes, qui reste dans la même position pendant 15 à 20 minutes avant de disparaître soudainement. Une vidéo d'un peu plus d'une minute a été réalisée à cette occasion par le témoin. Enfin, vers 04h30 deux autres lumières clignotantes, l'une blanche l'autre rougeâtre, sont observées respectivement au sud/sud-est et au sud-est, en hauteur. Observées pendant environ 15 minutes, elles s'éteignent ensuite brusquement.
Ces deux dernières observations comportent trop peu d'éléments pouvant permettre une identification. Il s'agit dans les deux cas d'une unique lumière clignotante qui pourrait être le fait de nombreux phénomènes difficiles à identifier formellement, qui n'a pas été filmée ou photographiée par le témoin, qui n'a pas de lien avéré avec les deux premières observations et qui ne présente qu'un faible caractère d'étrangeté. Ces deux dernières observations n'ont donc pas été étudiées plus en avant dans cette enquête.
La consistance* du témoignage pour les deux premières observations (et en particulier la seconde) est bonne, malgré un témoignage unique, mais complet, réalisé deux jours après l'observation, et une vidéo, pour la seconde observation de PAN, qui a été étudiée et a apporté des compléments à l'enquête.
*selon les critères du GEIPAN, la consistance est la quantité d'informations considérées comme fiables et objectivées, recueillies pour un témoignage.
Le témoin pense possible qu'il s'agisse d'un drone avant de rejeter l'hypothèse, car reliant les quatre observations en une seule : «je serai surpris de voir voler 3 drones à Bazas à 4h du matin un 3 janvier ».
Après avoir éliminé l'hypothèse d'un aéronef (voir le compte rendu d'enquête), le GEIPAN a étudié l'hypothèse drone qui s'avère plausible pour les raisons suivantes :
- Les lumières, de couleurs diverses, fixes et clignotantes, ne sont pas aéronautiques (rouges, vertes, et blanches) et sont donc tout à fait typiques des drones «customisés » par leurs utilisateurs.
- Dans l'axe d'observation se trouve un grand pré, facilement accessible et suffisamment éloigné des habitations tout en offrant une large vue sur le village, à partir duquel le ou les utilisateur(s) du drone ont pu le tester et le faire voler à loisir, tout en le gardant à vue et sans déranger le voisinage et ce malgré l'interdiction de vol nocturne. La réglementation relative à la hauteur maximale de vol des drones semble toutefois avoir été respectée, puisque le PAN est toujours resté près du sol en se trouvant en limite entre la zone d'interdiction et celle maximale autorisée de 60 m d'altitude.
- L'analyse vidéo réalisée avec le logiciel spécialisé du GEIPAN, IPACO*, montre que ce drone devait se trouver entre son utilisateur et le témoin, à une distance comprise entre environ 100 et 340 m, pour des dimensions standards d'un drone comprises entre 30 et 100 cm.
Nous noterons toutefois une transgression de la règlementation qui interdit les vols de drones la nuit. Une transgression toutefois fréquente pour des passionnés désireux de tester du matériel paré d'éclairages.
Le GEIPAN classe ce cas d'observation en «B » : observation probable d'un drone de loisir.
*IPACO : Logiciel d'analyse et de traitement d'images du GEIPAN (IPACO.fr).