de HONFLEUR (14) vers BLONVILLE-SUR-MER (14) 20.08.2000

Summary
Observation des évolutions d'une forme circulaire dans le ciel puis d'un point rouge bougeant sur le capot d'une voiture : observation très probable de skytracer ou lasers.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé LILLE (59) 2000 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le dimanche 20 août 2000 à partir de 23 heures 30, un automobiliste observe dans le ciel un objet en mouvement et en forme d'un grand cercle constitué de "fenètres" lumineuses. Le témoin suit cet objet sur environ 8 km puis celui-ci disparaît. Plus loin lorsqu'il s'arrête, le témoin observe sur son capot un point rouge qui s'agite en tout sens. Relevant la tête, il constate à nouveau le même phénomène circulaire stationnaire au-dessus de sa voiture. Au bout de quelques secondes, le phénomène disparaît ainsi que le point rouge. Un seul témoignage est recueilli.
La description avait pu paraitre étrange lors de la première analyse du cas en 2000. Avec l’expérience acquise par le GEIPAN, il n'y a guère de doute aujourd'hui. La description est conforme à des réflexions dans le ciel d’un ensemble de projecteurs (aussi appelés communément par l’anglicisme « skytrackers ») utilisés à des fins publicitaires (voir le compte rendu d'enquête).
Les faisceaux montant des projecteurs ne sont pas visibles ici, seulement les impacts sur un écran de ciel. Le motif formé par ces impacts est typique des capacités de balayage et rotation des dispositifs utilisés à cette époque dans les discothèques, en témoignent d’autres observations rapportées au GEIPAN où l’enquête a permis de retrouver le matériel produisant de tels effets (voir le casILE BOUCHARD).
Dans l’expérience GEIPAN, on peut rencontrer diverses configurations : visibilité des impacts seuls, des faisceaux seuls, des deux à la fois. Cela dépend des conditions météorologiques. On vérifie ici la présence de nuages pouvant créer l’écran dans le ciel, ainsi que de la pluie récente ayant pu nettoyer l’atmosphère de toute gouttelette d’eau pouvant rendre visible les faisceaux montants (c’est la présence de particules dans l’air qui permet cette visibilité).
On est un soir de week-end, en été, dans une zone de villégiature (côte normande : Deauville, Trouville…). Cela est propice à l’ouverture des établissements nocturnes utilisant de tels projecteurs (discothèques...) puisqu’on sait qu’ils étaient déjà amplement utilisés à l’époque.
En ce qui concerne le second PAN, cela ressemble en tout point à l’effet d’un laser rouge portatif actionné par un plaisantin depuis les maisons ou immeubles aux alentours : c'est plausible, bien que cela soit non vérifiable. On peut comprendre que le témoin faisant déjà face à l’étrangeté du premier phénomène ait pu lui associer le second. Sans le premier PAN et la mise en éveil, il n’aurait peut-être pas remarqué le deuxième ou été intrigué jusqu’à faire un témoignage.
En conséquence, le GEIPAN classe le cas selon le premier PAN. La consistance du témoignage est faible, manquent en particulier des données de dimensions angulaires et de positions dans le ciel. Néanmoins, la conformité de l’aspect dans le ciel et des conditions météorologiques permet de conclure en confiance (bien que le projecteur à l’origine n’ait pu être identifié) : observation très probable de skytracer ou lasers.