[AERO LOC] NORGES-LA-VILLE (21) 16.05.1993

Summary
Observation depuis un ULM par deux témoins du déplacement rapide d'une sphère aux reflets bleutés : observation probable d'un ballon mylar.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé [AERO LOC] NORGES-LA-VILLE (21) 16.05.1993 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte rendu d'enquête).
Le 16 mai 1993 à 19h15, un pilote d'un ULM et son passager observent une sphère avec des reflets bleutés qui tourne sur elle-même en se déplaçant à grande vitesse et se rapproche rapidement de l'ULM. Le pilote fait un virage et le PAN croise sa route. Le pilote entame un autre virage pour mieux le voir et le suivre mais le PAN a disparu. L'observation a duré 15 à 20 secondes. La météo et la visibilité sont excellentes ce jour là. Un seul témoignage est déposé en Gendarmerie mais le second témoin (passager) confirme par téléphone les dires du pilote.
Le PAN observé par les témoins est probablement un ballon Mylar transporté par le vent, en altitude.
L’apparence est conforme : forme sphérique et couleur métallisée renvoyant les rayons du soleil.
De tels ballons existent depuis la fin des années 70 et étaient, surtout à l’origine, souvent de forme circulaire ou ovoïde. Ils peuvent être gonflés à l’air mais le plus souvent à l’hélium et peuvent ainsi monter en altitude et voler entre deux semaines et deux mois.
La perception par le témoin d’un déplacement rapide contraire est parfaitement compatible compte tenu de la vitesse du témoin.
- la perception de déplacement d’un PAN découle d’une perception de déplacement angulaire déjà ici difficile du fait du propre déplacement du témoin et d’une perception de distance impossible pour tout témoin qui ne reconnaît pas le PAN. Le témoin dit lui-même « en fait, tout dépend de la distance qui me séparait au croisé de cet appareil que je ne puis estimer ».
- la vitesse du vent à 2400 m est inconnue, pour autant le témoin l’estime nulle. Même à l’arrêt le PAN peut être perçu avec une vitesse contraire plus ou moins forte selon l’appréciation de distance de croisement.
- compte tenu des éléments disponibles, la perception du témoin « de vol rapide contraire à son déplacement » est compatible d’un vol d’un ballon. Une perception « dans le même sens ou plus rapide » aurait créé une incompatibilité.
Le témoin semble avoir observé une rotation de la sphère sur elle-même, mais il n’en est pas certain, l’expliquant par une hypothétique excroissance qui aurait attiré son attention. Par ailleurs, le fait que le témoin n’ait plus pu observer le ballon une fois son virage effectué n’a rien d’étonnant : de faible dimensions angulaires, le temps que ce virage s’effectue, le ballon a largement eu le temps de disparaître à sa vue.
La consistance est moyenne, avec une assez bonne description du PAN.
Des données angulaires auraient néanmoins étaient profitables afin d’éventuellement aider à mieux déterminer la distance et la compatibilité à la perception de vitesse donnée par le témoin. Nous pouvons également regretter l’absence du second témoignage.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en B : ballon mylar.