SAINT-PRIEST (07) 14.10.1989

Summary
Longue observation d'un phénomène lumineux ovale et blanc dans le ciel nocturne ; petit élément se détachant et revenant vers le PAN : manque d'information.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A,B,C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification explicité dans une note d'enquête.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé PRIVAS (07) 1989 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 14 octobre entre 5h40 et 7h30 un couple est intrigué par un phénomène lumineux particulier dans le ciel : le témoin ne reconnait ni une étoile, ni un avion ni une sonde météo. L'objet est décrit comme étant ovale, très brillant, de la taille d'une assiette à dessert. Immobile dans un premier temps l'objet semble à un moment pivoter sur lui-même. Un second petit objet, accompagné d'une lueur et se détachant du PAN, descend verticalement puis remonte vers le premier objet. L'ensemble disparait en direction du Sud.
L'enquête de gendarmerie et un article de presse joint au PV indiquent que deux autres témoins ont observé le même phénomène d'une durée exceptionnellement longue. Ces autres témoins n'ont pas fait de déposition en gendarmerie.
La revisite du cas 30 ans après les faits, met en évidence, une faible consistance du cas. Il est à témoin unique, avec des données imprécises, voire contradictoires, sans qu’il y est eu d’enquête terrain avec rencontre du témoin (voir le compte rendu d'enquête). Dans ces conditions, il est difficile de conclure de manière certaine sur la nature du PAN observé par le témoin ce jour-là.
En effet, bien que la majorité des éléments du témoignage et déduits de celui-ci plaident en la faveur d’une simple confusion astronomique (en particulier d’une confusion avec Jupiter), de trop nombreuses données sont manquantes (ex : aucune indication d’élévation), imprécises ou contradictoires (azimut Est ou Ouest, ciel dégagé ou non).
Une enquête de terrain à l’époque aurait pu permettre d’éclaircir certains points, en particulier sur la présence ou non d’un obstacle naturel qui aurait pu expliquer que le témoin n’ait point remarqué la pleine Lune et Sirius. En effet le ciel est très probablement dégagé et ces deux astres sont à ~15° et ~30° d’élévation. L’élément le plus étrange, au regard d’une explication astronomique, est la mention par le témoin d’un « petit objet accompagné d’une lueur blanche, se détachant du plus gros, puis remontant vers lui ». Cependant, en l’absence de données précises et d’une enquête sur place, diverses hypothèses explicatives sont envisageables, sans qu’elles puissent être confirmées ou infirmées. Par exemple :
- La présence probable d’un obstacle cachant la Lune (arbre, nuage) a pu être à l’origine de plusieurs trouées de Lune dans cet obstacle alors que dans le reste de l’observation une seule prédominait.
- Nous ne savons pas quelle est l’acuité visuelle du témoin, ni s’il aurait pu avoir un problème visuel quelconque (lequel ?), lié à la fatigue ou à une observation soutenue trop longue.
- Nous ne savons pas si l’observation s’est faite de manière continue ou discontinue. A quel moment le témoin a-t-il observé cette phase ? Juste après une coupure dans son observation ? Auquel cas ce « petit objet et la lueur blanche » pourrait concerner un tout autre phénomène, aéronautique par exemple, observé de façon concomitante spatialement et temporellement à Jupiter.
La consistance du témoignage est trop faible pour valider l’explication ou bien le caractère non explicable du seul élément étrange de l’observation (qui sinon serait classé observation d’astres).
En conséquence le GEIPAN classe le cas en C : le manque de données fiables ne permet pas d’exploiter et traiter ce cas d’observation.