[MER] DE TOULON (83) VERS SEYNE-SUR-MER (LA) (83) 07.08.2023
Le témoin principal (T1) prend le bateau, ligne 18 en compagnie de sa mère (T2), afin d'effectuer la traversée de la rade de Toulon en direction des Sablettes (qu'ils atteignent 20 minutes plus tard). Ils observent un «appareil », dont T1 situe la position au-dessus de la rade et qui effectue des zigzags dans le ciel. Ce PAN est oblong, blanc voire argenté et se manifeste parfois sous la forme de deux (selon T1) ou trois points (selon T2). Juste avant d'arriver au débarcadère des Sablettes à 14h15, T1 réalise deux photos et une vidéo du PAN. Il descend du bateau, se dirige vers sa voiture garée sur un parking proche et ne revoit pas le phénomène durant les 15 minutes que dure le trajet vers son domicile. Ce n'est que 5 minutes plus tard, une fois arrivé chez lui, qu'il revoit le PAN bas sur l'horizon vers l'est, passant visuellement derrière une maison proche. L'observation a duré 15 minutes lors de la traversée de la rade puis moins d'une minute depuis le domicile de T1.
Le cas est consistant* en raison de la présence d'une vidéo et de deux photographies qui ont pu être exploitées par IPACO* le logiciel d'analyse photo/vidéo du GEIPAN sur quelques paramètres permettant le calcul d'une hauteur angulaire et d'un azimut permettant de déterminer le sens de déplacement du PAN, dans la seconde phase d'observation. T2 a rapporté son observation au GEIPAN, mais de manière incomplète.
*selon les critères du GEIPAN, la consistance est la quantité d'informations considérées comme fiables et objectivées, recueillies pour un témoignage.
Dans le cas présent, l'observation de plusieurs aéronefs et de leurs évolutions se traduit logiquement en une trajectoire courbe ou en zigzags puisque T1 est persuadé d'observer tout du long un même et unique PAN, malgré les diverses discontinuités ; c'est ce qui forme pour lui l'essentiel de l'étrangeté de l'observation. Cette impression est confortée par l'apparence semblable des aéronefs, vus de loin (couleur blanche, forme en «tic-tac »).
Notons néanmoins que T1 a été très précis et juste dans ses estimations d'azimuts et d'élévations angulaires.
Certains indices du témoignage de T1 (en particulier une discontinuité dans l'observation avérée et les différences existant entre les différentes estimations d'élévations) nous ont incité à procéder au découpage en quatre phases de cette observation, ce qui a permis de conforter l'hypothèse d'une observation multiple de plusieurs aéronefs (voir le compte rendu d'enquête).
La forme allongée et la couleur blanche du PAN est conforme à celle de ces aéronefs, observés de loin. Notons toutefois que, pour la phase initiale de l'observation, même si ces caractéristiques pourraient être conformes à celles d'autres phénomènes (oiseau, ballon...), nous n'avons pas pu identifier de manière claire le phénomène en question.
Pour toutes les autres phases, l'étude du dossier consistant en l'exploitation et l'utilisation de divers outils aéronautiques, et en particulier de la carte CAPCODA* et du site dédié FlightRadar24, a permis de mettre en évidence qu'un avion de surveillance pour risque d'incendie de forêts au-dessus des massifs toulonnais ainsi qu'un avion régulier, le vol EWG6838 que T1 photographie et filme vers 14h15, étaient à l'origine de l'observation.
En effet, les trajectoires reconstituées sont conformes en positions azimutales et en élévations à celle des PAN, dans les tranches horaires d'observation.
Le GEIPAN classe en «B », observation probable d''un avion Dash Milan 80 en mission de surveillance pour risque d'incendie au-dessus des massif toulonnais (phases 1 bis et 3), vol régulier d'un avion de ligne pour la phase 2. La phase 1 est classée "C" : Phénomène non identifié par manque d'informations consolidées.
*CAPCODA : Centre Air de planification et de conduite des opérations et de défense aérienne (Armée de l'Air et de l'Espace).
*IPACO : Logiciel d'analyse et de traitement d'images du GEIPAN (IPACO.fr).