BESSINES-SUR-GARTEMPE (87) 05.10.1993

Summary
Observations de lumières multicolores dans une clairière suivies d'und'un grand bruit et d'un éclair violent : orage.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé BESSINES SUR GARTEMPE (87) 1993 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 05 octobre 1993 aux environs de 18h20 plusieurs personnes dans un jardin près d'un bois observent l'apparition de lumières de couleurs dans une clairière. Au bout de quelques instants les témoins entendent comme un bruit de tonnerre et voient un éclair. Le phénomène lumineux dans la clairière disparaît.
Le réexamen de ce cas permet d'établir les éléments suivants :
- les descriptions des témoins utilisent des termes usuellement associés à des évènements d'orages : éclairs, tonnerre, détonation…
- les démarquages par rapport à une explication orage sont peu convaincants. "Ce n'était pas un orage car .. il n'y aurait pas eu une seule détonation ", "les éclairs allaient dans un sens et la détonation ou bruit dans l'autre".
- l'élément qui a dû paraître le plus étrange, les lueurs dans le bois, n'a pas donné lieu à vérification par les témoins qu'elles étaient bien issues du bois, car les témoins ont renoncé à aller voir. Donc il pouvait très bien s'agir d'une succession d'éclairs d'orage vus au travers du bois. En effet, le lieu d'observation (proximité du jardin potager) se situe sur le flanc Sud d'un dôme (Puy de Sarran), les lueurs sont perçues au niveau de "la clairière la plus au nord" qui se trouve prés du sommet du Puy de Sarran, les surfaces boisées sont pour l'essentiel sur les flancs de ce dôme (la dénivelée descendante est de 10 par 70 m) si bien que des éclairs issus de l'horizon Nord ou Nord Ouest du dôme (pas d'arbres sur le coté Est du dôme) peuvent être perçus au travers des arbres sans traverser beaucoup d’épaisseur d'arbre (forme en dôme de la couverture boisée) pour apparaître à la surface de la clairière (cette dernière est vue d'un témoin et donc sans obstruction d'arbres). Le fait que les lumières soient vues à 4 m de hauteur du sol au niveau de la clairière réduit encore plus l'épaisseur d'arbres traversée en amont de la clairière par le trajet lumineux des éclairs.
- le service météo de Limoges interrogé par courrier par la brigade sur la situation à 18h et sans élément de contexte n'indique rien d'anormal à 18h sans élargir la plage temporelle. Par contre, la réponse de la station hertzienne de Sauvagnac fait état de forte pluie, d'orages éloignés et éclairs dans plusieurs directions, et ce à partir de 20h et sans statuer sur la plage 18h30 à 19h00. Cette information est fortement compatible d'une survenue d'alertes orageuses (quelques éclairs et un seul coup de tonnerre) 30 minutes ou une heure plus tôt à 12 km plus au Nord.
- Les témoins sont des amis, a priori en situation plutôt enjouée ou animée (chacun ayant tout de même bu 3 bières et un pastis dans l’après-midi avant l’observation (voir PV), on peut penser que cela a pu faciliter la communication voire l’amplification du sentiment d’étrangeté.
- on pourrait s'étonner que les gendarmes n'aient pas perçu la situation d'orage depuis leurs locaux situés à 2 km du lieu d'observation. Les éclairs peuvent avoir été masqués par le relief du dôme puisque l'hypothèse est celle d'éclairs lointains au-delà du dôme et de toute façon les éclairs ne sont pas toujours perçus dans des locaux. Par contre, le bruit de détonation ("comme une explosion ou un coup de tonnerre") a bien été entendu depuis le domicile de T4, mais ce dernier est situé plus prés du jardin (1km) et au nord du dôme, donc plus prés de l'origine supposé du tonnerre et sans aucun potentiel écran sonore induit par le dôme.
Il n'est pas possible d’affirmer que l'origine des PAN est l'orage, mais l'ensemble des éléments donne à cette hypothèse une probabilité supérieure à 50%. Par ailleurs, la consistance des témoignages est affaiblie par l'absence totale de relevé angulaire des origines des lueurs, des durées des lueurs. L’ensemble des témoignages est à la limite du non exploitable.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en B : orage.