GOLFECH (82) 06.10.2010

Résumé
Observation du passage d'un phénomène triangulaire sombre avec des lumières clignotantes blanches aux extrémités et une lumière rouge clignotante au centre : manque d'information.
Description
Le 6 octobre 2010 à 20h17 deux personnes observent depuis l'extérieur d'un bâtiment de la centrale nucléaire de Golfech un phénomène survolant la centrale. Ce dernier est décrit comme un triangle noir avec des lumières clignotantes blanches aux extrémités et une lumière rouge clignotante au centre. Le phénomène vole à basse altitude dans un ciel sombre et nuageux. Aucun bruit n'est entendu. Un film est réalisé par un des témoin (T2) à partir de son téléphone portable avant la disparition progressive de l'objet en direction de Saint Loup.
une première enquête permet au GEIPAN de conclure le 22 novembre 2012 à une probable observation du passage d'un aéronef.
une nouvelle enquête a été menée en octobre 2013 du fait de la possibilité d'accéder au site de la centrale de Golfech.
Plusieurs hypothèses (appareil de maintenance EDF, avion, drone, canular, PAN D) seront envisagées (voir le compte rendu d'enquête).
Ce cas d’observation complexe a posé au GEIPAN un problème de méthode, du fait des éléments suivants qui affaiblissent notablement le dossier :
-Les deux témoins interprètent très différemment le phénomène.
-T2 tient un discours défavorable au témoin dans son rapport aux gendarmes.
-La vidéo, considérée comme preuve par T1, s’avère être une vidéo de lampadaires. En dehors du fait que ce n’est évidemment pas une preuve, cette vidéo a pu influencer le témoignage a posteriori, si le témoin a inconsciemment rapproché son récit de la vidéo au détriment du souvenir de sa propre vision du phénomène.
-T2 s’avère facilement influençable si l’on compare sa déposition en gendarmerie et l’interview accordé à C Albiero. Dans ces conditions, on ne sait pas quelle valeur accorder à ses déclarations, tout en ne pouvant pas non plus ignorer son témoignage.
De ce fait, le GEIPAN a affecté la valeur de 0,6 à la consistance de ce cas, c’est-à-dire une valeur plus faible que celle affectée à un témoin unique (0,7) ordinaire.
D’un autre côté, l’hypothèse de l’avion, proposée dans un premier temps par le GEIPAN, souffre de plusieurs incohérences (voir le compte rendu d'enquête) ; elle ne serait acceptable qu’à condition d’envisager à la fois de fortes distorsions des témoignages, et l’existence d’un avion à basse altitude non détecté par les radars ni par la surveillance de la centrale.
Le GEIPAN considère comme certain le fait qu’il y a eu un passage de 3 points lumineux clignotants disposés en triangle autour d’un point lumineux clignotant rouge.
Le triangle noir cité par les témoins est probablement le résultat de l’illusion fréquente dite « de contour » ou « de forme » : l’objet réel peut aussi bien être un ensemble de 4 sources lumineuses indépendantes, qu’un engin bien plus grand que le triangle décrit par les témoins (hypothèse de l’avion ou autre).
L’altitude est indéterminable comme dans tous les cas d’observation de points lumineux de nuit : les témoins estiment ici des altitudes très différentes, ce qui est tout à fait normal ; il est très probable que la vraie altitude du phénomène lumineux soit encore différente.
L’étrangeté du phénomène a été jugée comme moyenne à élevée (0, 55) puisque l’hypothèse la plus proche (avion) souffre de plusieurs éléments non conformes avec l’observation.
Nous nous trouvons devant un cas d’une consistance et d’une étrangeté moyenne, aux confins des 3 catégories B,C, et D : un léger écart de notation sur l’étrangeté ou la consistance permettrait de basculer dans les classes voisines.
Du fait de cette sensibilité, le GEIPAN a demandé son avis au collège d’experts du GEIPAN réuni le 12 avril 2016 à Paris. Les avis ont été partagés ainsi :
• 4 experts ont voté pour un classement en D1, considérant que le phénomène lumineux ayant survolé la centrale était inexpliqué.
• 8 experts ont voté pour un classement en C, considérant que les éléments du dossier contenaient trop d’incohérences pour pouvoir donner un avis consolidé.
Par conséquent, le GEIPAN classe ce cas en catégorie C du fait d’informations insuffisamment fiables.