PARIS (75) 24.08.1997

Résumé
Observation de deux objets dans le ciel parisien : manque d'information.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé PARIS (75) 1997 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte rendu d'enquête).
Le dimanche 24 août 1997 à 20h01 un témoin observe et photographie deux PANS au-dessus de PARIS (75). Il contacte une revue scientifique laquelle lui conseille d’informer la DGAC. Cette dernière prend attache avec l’état-major de la Gendarmerie des transports aériens, qui prescrit au BGTA de Paris de diligenter une enquête. Le 04 septembre 1997, les enquêteurs de la Gendarmerie se rendent au domicile du témoin, afin de procéder à son audition et de visualiser les neuf diapositives qu’il a pu faire faire auprès d’un laboratoire privé. Huit de ces neuf diapositives sont ensuite confiées successivement au laboratoire photographique central de la Gendarmerie, puis à l’institut de recherche criminelle de la Gendarmerie. Une audition complémentaire du témoin est effectuée par les gendarmes le 11 octobre 1997 afin de recueillir de plus amples informations. Le témoin réalise par ailleurs à ce moment-là un croquis du PAN qui sera remis aux gendarmes. Enfin, une étude est réalisée par le SEPRA au mois de mai 1998, suivie d’un échange de courriers et de fax entre le témoin, le SEPRA et la société Fleximage ; cette dernière recevant un récit détaillé de l’observation par le témoin en juin 1998.
Le cas a été ensuite classé en D par le SEPRA, du fait de la difficulté alors à démêler et élucider les différents éléments d’étrangeté entre :
1) Ce qui est vu par le témoin
2) Ce qui est sur les diapositives présentées aux gendarmes
3) ce qui se retrouve sur un nouveau tirage papier une fois les diapositives nettoyées des résidus de produits de développement
4) Ce que le témoin dit du Pan après avoir pris connaissance de ce qui est sur le tirage papier.
Il est maintenant établi que :
Point 2) : le PAN vu par le témoin n’est pas sur les diapositives présentées par les gendarmes. Ces derniers sont alertés par un point sur les photos (forme de boomerang) qui s’avère être un résidu de produit de développement.
Point 3) : un tirage papier issu d’une des diapositives nettoyées contient de manière fortuite un artefact (car rien d’équivalent n’existe sur la diapositive) selon une forme de pentaèdre creux.
Point 4) : le tirage papier est présenté au témoin sans lui révéler la nature artefact de l’objet. Le témoin appelé à se prononcer sur cet objet ne fait pas le lien avec le PAN observé. Pourtant par la suite le témoin fait de nouveaux récits de son témoignage où le PAN initialement décrit (et dessiné) comme semblable à « un papier gras emporté par le vent » avec des « angles déchiquetés » devient « Sa forme remarquable se découpant sur le fond bleu du ciel était extraordinaire : cinq côtés, un pentaèdre ».
On sait donc que le PAN observé par le témoin n’est pas sur les diapositives et aussi que le témoin est par la suite influencé consciemment ou inconsciemment (phénomène de faux souvenirs) par ce qu’il a vu sur le tirage papier.
Point 1) : la non présence sur la diapositive ne permet pas de mettre en doute la description initiale du témoin. Mais aucune information n’est disponible (ou exploitable sans ambiguïté) concernant les dimensions angulaires, la hauteur angulaire sur l’horizon du PAN. Par exemple « 5000m d’altitude » ne veut rien dire puisqu’un témoin ne peut pas apprécier la distance d’un objet inconnu. Les enquêteurs, lors de leur déplacement chez le témoin, se sont concentrés sur le visionnage des diapositives sans mener davantage d’investigations (photographies des lieux de prise de vue, mesures angulaires depuis la fenêtre d’observation…). Néanmoins, le peu d’information disponible est compatible avec l’observation d’un objet léger (débris, papier, ballon…) emporté par le vent, car le vent (données météo) souffle dans le sens du déplacement observé du PAN.
En conclusion, nous avons une série de photographies exploitables, mais dont l’analyse minutieuse ne permet pas de mettre en évidence la présence d’un quelconque PAN, et nous n’avons pas d’information suffisante pour identifier le PAN décrit par le témoin. Pour autant ce qui est décrit ne traduit pas une grande étrangeté car est compatible d’un objet léger emporté par le vent.
En conséquence le GEIPAN reclasse le cas en «C» : Témoignage inexploitable par manque d’information fiable.