HULLUCH (62) 28.06.1988

Résumé
Observations de "voltige" ou "ballets" de plusieurs boules lumineuses dans le ciel nuageux : observations probables de lasers ou « skytracer ».
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé WINGLES (62) 28.06.1988 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment. (voir le compte rendu d'enquête).
Dans la nuit du 28 juin 1988 un témoin (T1) et sa femme (T2) observent à partir de 22h20 des apparitions successives de boules lumineuses dans le ciel nuageux. Ces boules se déplacent dans tous les sens rapidement et sans bruit faisant comme des "voltiges" ou des "ballets". Le T1 verra apparaître un engin de grande taille de la forme d'une ogive. De cette masse grisâtre sortent 4 rayons lumineux blancs qui clignotent. Stationnaire une trentaine de secondes il disparait brusquement à 02h10. Seuls deux témoignages sont recueillis.
La description avait pu paraitre étrange lors de la première analyse du cas en 1988. Avec l’expérience acquise par le GEIPAN, il y a peu de doute aujourd'hui. La description est conforme à des réflexions dans le ciel d’un ensemble de projecteurs utilisés à des fins publicitaires.
Les faisceaux montant des projecteurs sont peu visibles ici, les témoins voient surtout les impacts sur un écran de ciel. Le motif formé par ces impacts est typique des capacités de balayage et rotation des dispositifs utilisés :
- Forme circulaire ou en «ogive », selon la perspective créée par l’angle d’observation.
- Mouvements de grande amplitude, en va-et-vient, parfois toujours selon la même trajectoire, parfois en effectuant diverses figures, ainsi que des arrêts.
- Couleur et luminosité des PANs : une lumière blanchâtre n’éblouissant pas.
Dans l’expérience GEIPAN, on peut rencontrer diverses configurations : visibilité des impacts seuls, des faisceaux seuls, des deux à la fois. Ce sont les conditions météorologiques qui déterminent la visibilité et la distance de visibilité, et cela explique le caractère aléatoire voire fugitif des phénomènes (les projecteurs d’une discothèque proche peuvent n’être que rarement visibles quand une autre ailleurs produit des effets lointains et fréquents) :
- On vérifie ici la présence d’une couverture nuageuse basse, pouvant créer l’écran dans le ciel.
- On note aussi que les témoins observent une présence de faisceaux partiels, juste sous les PANs ou de rayons s’éteignant et s’allumant régulièrement, également sous les PANs.
On sait que les années 80 voient l’apparition en nombre de ce type de projecteurs, aussi bien dans les discothèques qu’à l’occasion de diverses manifestations (fêtes foraines, concerts…). La date de l’observation étant un mardi soir, l’hypothèse de la discothèque est plutôt à exclure (sauf pour des essais ?) et il s’agirait donc d’une manifestation ponctuelle, ayant pu se tenir dans Lens (à quelques kilomètres) ou ses pourtours. Il est difficile, presque 30 ans après, d’enquêter plus sur la possibilité de l’évènement.
La présence de l’évènement producteur (projecteurs) ne peut pas être établie mais, dans la mesure où elle est parfaitement possible, la très forte correspondance d’un aspect visuel qui par ailleurs ne ressemble à rien d’autre (cf compte rendu d'enquête ) et la conformité des conditions de météorologie suffisent pour établir l’hypothèse comme probable.
En conséquence, le Geipan classe le cas en B : observation probable de lasers ou « skytracer ».