PLOERMEL (56) 22.07.1985

Résumé
Phénomène lumineux dans le ciel nocturne observé longuement et depuis plusieurs endroits ; aucun bruit et disparition subite : confusion avec un ensemble de projecteurs donc Observation de phénomène lumineux dans le ciel nocturne vu depuis plusieurs endroits : confusion avec un ensemble de projecteurs donc l’impact des faisceaux se projette sur la couche nuageuse basse.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé PLOERMEL (56) 1985 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte rendu d'enquête).
Dans la nuit du 22 au 23 juillet 1985 à 23h15, un témoin observe depuis chez lui un phénomène lumineux particulier. Jusqu'à 3h30 du matin le témoin et d'autres personnes observeront le phénomène depuis différents endroits du secteur de Ploërmel (56). Le phénomène est décrit comme étant de forme ovale émettant une pâle lumière blanche accompagné d'une source lumineuse tournant autour. Le témoin décrit un phénomène lumineux qui semble balayer le ciel de part et d'autre. Aucun bruit n'est entendu. Le phénomène disparaît soudainement. Un seul témoignage sera recueilli.
Cette observation qui a priori semble hors-normes, semble être la concomitance spatiale et temporelle d’un phénomène inhabituel particulier, se produisant dans un contexte tout aussi inhabituel.
Deux hypothèses ont été explorées et sont finalement assez proches, car elles mettent en jeu une observation d’impact de faisceaux lumineux de projecteurs sur une couche nuageuse basse :
- faisceaux issus d’un dispositif de boîte de nuit (Skytracer).
- faisceaux issus de l’évènement « le triomphe de Saint-Cyr dans le camp militaire de Coëtquidan ».
Bien que quelques discordances existent, et en particulier sur les directions du PAN pour les phases d’observation s’étant déroulées depuis la caserne de Gendarmerie, on pourra trouver de nombreuses concordances entre ces hypothèses et les caractéristiques physiques et dynamiques du PAN ainsi qu’avec les conditions d’observation :
- direction globale d’observation vers l’est (sauf depuis point D pour l’hypothèse skytrackers) ;
- visibilité telle que fournie par les données Météo-France compatible avec les distances d’observation ;
- présence d’une couche nuageuse basse ;
- observation bas sur l’horizon possible car horizons dégagés depuis au moins deux points d’observation et compatible avec les distances considérées et l’altitude des nuages ;
- forme principale du PAN ovoïde ;
- présence de « faisceaux » lumineux ;
- déplacement avéré du PAN, comme un ensemble de projecteurs mobiles ;
- luminosité faible ;
- couleur blanche ;
D’autres aspects du phénomène cadrent mal ou moins bien avec l’une ou l’autre, voire les deux hypothèses, nous retiendrons en particulier :
- la forme rectangulaire observée à gauche de la forme principale dans les phases 2, 3 et 5 ; - la position du PAN en phase 4 trop au nord telle que déduite de la reproduction dans « Bretagne-Magazine » du lieu d’observation. Cette reproduction (hors périmètre d’enquête GEIPAN) est-elle fidèle ? (Elle aurait inclus des maisons dans le paysage, la conclusion sur la direction d’observation aurait été sans discordance). S’agit-il d’un autre phénomène ?
- l'utilisation de projecteurs pour l’hypothèse discothèque peu probable ;
- la date du lundi soir impliquerait que la discothèque ait été ouverte hors du week-end, ce qui ne serait pas exclu en période estivale et que, pour ce qui concerne le" triomphe" de Coëtquidan qui se déroule la nuit d’un samedi au dimanche suivant le 14 juillet, on ait eu à faire à un essai ou réglage de l’évènement ou au moins des projecteurs.
Cependant, la plupart de ces points restent faibles au regard des autres aspects nombreux et concordants rendant les hypothèses plausibles, avec une possibilité supérieure pour celle des projecteurs du "triomphe" dans le camp militaire de Coëtquidan. En effet, leur existence est avérée et ils ont pu être utilisés quelques jours avant (ou après) la cérémonie du "triomphe", pour préparer (ou rejouer des anomalies rencontrées lors de) l’évènement. Une telle hypothèse ne peut pas être vérifiée 33 ans après, mais rien ne permet de l’exclure ou de la considérer comme peu probable.
En conséquence, une classification en «B» est appropriée: confusion avec un ensemble de projecteurs donc l’impact des faisceaux se projette sur la couche nuageuse basse.