SAINT-HILAIRE (91) 04.10.1981

Résumé
Observations de la présence de lumières au sol dans un champ au milieu de la nuit : inexploitable car dépasse les seules compétences du GEIPAN.
Description
Le GEIPAN continue à publier l’ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l’époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd’hui l’objet d’un réexamen, dans le seul but d’être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l’expérience d’enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification. Ce cas d’observation précédemment classé D et nommé SAINT-HILAIRE (91) 04.10.1981 fait partie d’un ensemble de cas réexaminés récemment.
Il concerne l’observation d’un PAN par un couple d’automobilistes au carrefour dit « la cabane à Pierrot » sur la commune de SAINT-HILAIRE (91) durant la nuit du 03 au 04 octobre 1981 à environ 02h30. Les témoins sont surpris de voir des flashes au sol puis trois lumières rouges toujours au niveau du sol qui semblent venir vers les témoins. Ces derniers pris de peur quittent les lieux rapidement. Aucun bruit n'a été entendu. La Gendarmerie est prévenue le 09 octobre et se rend sur les lieux sans constater de traces. Un seul témoignage a été enregistré par la gendarmerie le 03 novembre 1981.
Nota préalable concernant un cas où les témoignages et traces portent sur un phénomène explicitement décrit ou perçu au sol :
- en l'absence de mise en évidence que le phénomène au sol ne peut être venu et/ou reparti que par les airs, la recherche d’explication dépasse les seules compétences du GEIPAN et une conclusion GEIPAN ne saurait être formulée que si la preuve ou quasi preuve est établie, sinon le GEIPAN se doit de conclure C : Inexploitable car dépasse les seules compétences du GEIPAN.
- dans le cas contraire, l’absence de témoignages ou traces de phases du phénomène hors du sol peut conduire le GEIPAN à ne pas pouvoir conclure faute d’information fiable (classement C classique GEIPAN).
Nous sommes ici dans le premier cas de figure, puisque rien ne permet d’exclure que ce phénomène soit arrivé ou reparti par le sol car l’absence de trace dans le sol ne prouve rien dans un sens comme dans l'autre.
Le cas est donc classé C : Inexploitable car dépasse les seules compétences du GEIPAN.
Néanmoins, le GEIPAN livre, sans autre conclusion que ce qui précède, une analyse selon ses méthodes de certains aspects du cas (voir le compte-rendu d’enquête).
Les lumières bien observées comme venant du sol trouvent difficilement une explication en termes de véhicules :
- la vision successive de feux blancs et feux rouges, ainsi que l’évolution de la configuration des feux peut correspondre aux évolutions des angles de vues ou aux évolutions d’orientation d'un véhicule ;
- un engin agricole en opération pourrait ainsi avoir un éclairage particulier avec un seul phare à l’avant (perçu comme des flashs successifs du fait des variations du pointage) et 3 feux rouges à l’arrière. Mais une pratique agricole ou autre voulue par le propriétaire ou l’exploitant est peu vraisemblable à 02h30 du matin un dimanche. Toutefois, le propriétaire qui était pourtant identifié n’a pas été interrogé ;
- l’incursion d’un ou de tiers sur le terrain ne peut être exclue non plus, un contexte de retour de fête du samedi soir pouvant favoriser des initiatives incongrues ou des accidents. Les éclairages particuliers ne pourraient s’expliquer que par des véhicules (plusieurs motos ?) ou configurations particulières de véhicules ;
- aucune trace n’était visible dans le champ, ce qui n’exclut toutefois pas la présence d’un véhicule au moment des faits, en particulier si le terrain était sec ;
- la perception qu’ont eu les témoins en fin d’observation de lumières se rapprochant d’eux peut correspondre à la réalité du déplacement ou correspondre à un phénomène connu au GEIPAN : les témoins interprètent l’accroissement d’intensité d’une lumière (pouvant être ici provoquée par un meilleur alignement des feux dans la direction des témoins) par une avancée vers eux de ces lumières.
L’hypothèse véhicule se heurte à la question de sa vraisemblance en lieu et heure, sans pouvoir être exclue.
D’un autre côté, la consistance du cas est médiocre en information et fiabilité :
- les témoins n’ont pas fait de déposition spontanée. C’est la rumeur qui a conduit l’intervention d’un correspondant GEPAN puis l’audition par les gendarmes. Dans ces conditions un témoin peut se trouver contraint dans ses dépositions par ses descriptions précédentes faites à la volée et par la compréhension (à étrangeté potentiellement accrue) qui a pu en être faite et colportée ;
- il n’y a qu’un seul témoignage. La description identique (au point que la gendarmerie ne retienne qu’un seul témoignage) peut traduire une forte concertation et influence entre témoins en amont de la convocation par les gendarmes ;
- il n’y aucune description de la disparition du PAN, et aucun relevé de tailles angulaires ;
- le propriétaire du terrain où est situé le phénomène n’a pas été interrogé.